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30 décembre 2022

#3Questionsà le nouveau rendez-vous des membres de la FEIMA : la parole à Francis Mambrini

#3QuestionsÀ est le nouveau rendez-vous dans lequel les membres du bureau de la FEIMA apportent leur éclairage sur l’actualité et les grands défis du numérique en santé.
Pour ce premier épisode, la parole est à Francis Mambrini, président de la FEIMA, qui décrypte les enjeux du numérique en santé pour les enfants, à l’occasion de lancement de la nouvelle délégation aux droits des enfants.

  • Quel regard portez-vous sur la nouvelle délégation aux droits des enfants ?

Il s’agit à n’en pas douter d’une initiative remarquable à plusieurs égards :

➡️ Mobiliser la représentation citoyenne, proche du terrain et des préoccupations des Français, sur les enjeux des nouvelles générations dans un monde en plein bouleversement.

➡️ Porter une vision à 360° sur l’ensemble des défis auxquels nous sommes confrontés en matière d’éducation, d’accompagnement social et de prise en charge sanitaire des enfants.

  • Quels sont les enjeux du numérique en santé pour les enfants ?

Dans un contexte de fortes tensions sur l’ensemble de la filière « petite enfance », qui se traduit par des difficultés croissantes d’accès à des ressources qualifiées et en nombre suffisant, le numérique en santé a la capacité d’apporter des réponses de court terme, dans l’attente des effets issus des mesures de revalorisation de la profession et de densification des soignants spécialisés.

➡️ Favoriser le décloisonnement des acteurs et les prises en charges coordonnées à travers l’intégration de services d’échange et de partage d’informations dans les pratiques professionnelles,

➡️ Accompagner les dynamiques de délégation de tâches qui doivent permettre à chaque acteur de la chaîne de se recentrer sur son niveau d’expertise,

➡️ Donner les moyens aux organisations territoriales de renforcer la permanence des soins et l’accès aux ressources sanitaires,

➡️ Et enfin renforcer la pertinence des informations relatives à la prise en charge de la santé des enfants.

  • Quels sont les chantiers de la FEIMA en la matière ? 

La FEIMA s’est engagée avec force et conviction dans le programme Ségur Numérique qui vise à fluidifier les parcours de prise en charge. Un objectif fondamental et vertueux qui s’appuie sur l’intégration de services d’échange et de partage d’informations interopérables dans les outils utilisés quotidiennement par les professionnels de santé.

Tous les éditeurs du collège médecins de la fédération ont répondu présent et ont franchi avec succès l’étape de référencement de leurs solutions. Ceux du collège pharmaciens ont suivi la même dynamique et les premiers référencements sont en cours. Ceux des collèges paramédicaux et dentistes sont sur les rangs, dans l’attente du lancement de nouveaux couloirs que nous appelions de nos vœux.

Bien entendu, toutes ces évolutions majeures s’exprimeront en faveur de l’amélioration des prises en charge de l’enfant, dans le cadre de parcours coordonnés au sein desquels chacun bénéficiera d’informations pertinentes.

Au-delà, nous nous étions déjà mobilisés en faveur de l’amélioration des prises en charge de la santé des enfants, en apportant notre contribution aux programmes de recherche qui ont abouti à la refonte des courbes de croissance. Une évolution qui apporte un concours majeur dans le suivi des enfants ainsi que dans la détection d’anomalies liées par exemple à un déficit de croissance ou à des syndromes génétiques rares.

Ces évolutions seront prochainement intégrées dans le carnet de santé de l’enfant à travers les travaux de numérisation qui vont enfin aboutir dans le courant de l’année 2023 et que nous intégrerons dans les logiciels des professionnels de santé.

  • Un vœu pour la numérique en santé en 2023 ?

Ces trois dernières années ont été marquées par la mise en place d’une feuille de route stratégique dans le domaine du numérique en santé ; stratégie que nous appelions de nos vœux depuis de nombreuses années et qui se traduit désormais par des actions concrètes au bénéfice de l’amélioration des pratiques et des organisations.

En 2023, faisons en sorte que la mobilisation collective qui s’est engagée dans un cadre de concertation et de co-construction entre pouvoirs publics, professionnels de santé et industriels se poursuive. Les fondamentaux qui ont été posés en 2022 en matière de production, d’échange et de partage de données de santé doivent désormais nous permettre de nous appuyer sur un socle solide pour construire de nouveaux services à valeur ajoutée dans les domaines de l’accès aux soins, de la simplification des pratiques, de la coordination des acteurs et du développement de la prévention.